Looking for possibly Venetian-influenced Dalmatian cities, I noticed in
http://en.wikipedia.org/wiki/Rijeka
'Rijeka (
other Croatian dialects: Reka or Rika,
Slovene: Reka,
Italian and Hungarian Fiume,
German: Sankt Veit am Flaum or Pflaum (both historical))
...
The Croatian and the Italian version of the city's name mean river in each of the two languages.'
the odd German name Flaum/Pflaum
http://woerterbuch.reverso.net/deutsch-englisch/Flaum
http://www.wordnik.com/words/plume/etymologies
The regular solution would be to explain it there as a sort of false identification and faulty translation of the Latin "river" name. But the Latin "river" word has its own problems:
Ernout-Meillet:
'fluo: (graphie flou- dans conflouont, Sent.Minuc. 117 av. J.-C, ...),
-is, -xi:, -ctum puis -xum, -ere: couler (= rhéo:); par extension "s'écouler, couler uniformément, tomber mollement; se laisser aller sans retenue"; cf. flue:ns, fluxus.
- Ancien, usuel.
- Non roman (v. cola:re).
Dérivés et composés:
fluor, -o:ris m.: écoulement, flux, diarrhée (cf. rheu~ma, rheu~sis); en particulier au pluriel "flux menstruel",
sens conservé en roman, cf. fr. fleurs, M.L.3390,
Fluo:nia surnom de Junon: -m Iunonem mulieres colebant quod eam sanguinis fluorem in conceptu retinere putabant, P.F.82,4;
fluidus (flu:uidus Lucr. 2,464,466 d'après u:uidus): fluide, mou;
fluido:, -a:s (Cael.Aurel.);
fluentum (neutre d'un adj. fluentus, cf. cruor/cruentus;
ou plutôt tiré d'un ancien n.pl. de
fluens, fluenta? cf. ...), attesté surtout au pl.
fluenta, -o:rum "flot, courant";
fluentisonus (Catulle),
fluento:, -as (Ven.Fort. );
fluentia, -ae (Amm.Marc);
fluibundus (Mart .Cap. );
flue:sco:,-is: devenir liquide ou fluide (Aug.);
fluito: (flu:to: Lucr.), -a:s: flotter;
-fluus "qui coule".
Sert de second terme à de nombreux adjectifs composés, comme gr. -roos; d'abord aux adjectifs correspondant aux composés de fluo::
profluus, perfluus, superfluus, confluus, etc. (auxquels correspondent souvent des noms en -fluuium, profluuium, confluuiun, etc.), ensuite à des composés artificiels et poétiques:
ta:bifluus, dulcifluus, blandi-, splendi-fluus, etc.;
cf. le type grec kallíroos.
flu:men, -inis n.(cf. rheu~ma): courant, eau qui coule (sens conservé en poésie, fluuius désignant plutôt le fleuve ), cf. Varr., L.L.5,27, fluuius, quod fluit, item flumen: a quo lege praediorum urbanorum scribitur: "stillicidia fluminaque ut ita cadant fluantque"; puis "fleuve, rivière" (sens propre et figuré). M.L.3388.
Dérivés:
flu:mineus (poét.);
flu:mina:lis (b.lat.) et
tra:nsflu:mina:le:s (Gloss.):
Flumentana porta Romae appellata quod Tiberis partem ea fluxisse adfirmant P.F.79,21.
Flu:menta:na est sans doute fait d'après No:menta:na porta "la porte de Nomentum", cf. Keller, Lat. Volksetym. 23.
fluuius, -i: (flouius, Sent.Minuc.) m.
(fluuia f. dans Acc. et dans Sisenna d'après Non. 307,6): fleuve. Ancien adjectif; cf. pluo:/pluuia;
classique, mais moins fréquent que flu:men, et évité par César. M.L. 3391 (formes savantes). Noter le genre animé en face de flu:men. Fluuius a désigné d'abord le fleuve, personnifié et divinisé; cf. gr. Potamós "le dieu Fleuve".
Dérivés:
fluuia:lis (et tra:nsfluuia:lis l. d'Égl., hébraïsme),
tra:nsfluuio:,-a:s;
fluuia:ticus, fluuia:tilis; fluuia:tus "trempé dans l'eau courante" (Plin.); fluuiolus.
Composés: diffluuio:, -a:s: diviser en deux courants; t.techn.,cf. Colum., d. uïtem; quadrifluuium: qui coule (ou se sépare) en quatre directions (t. techn. Vitr. ), cf. quadrifluus (Prud.).
Dérivés en fluct-, flux-:
fluctio:: mot de Pline et de Cael.Aur. traduisant rheu~sis et rheu~matismós, et synonyme de fluxus, -xio:, profluuium.
fluctus,-u:s (et aussi flucti:, fluctuis, cf. Thés. VI 945, 15sqq. ) m. : courant, flot; spécialement "flot de la mer" (surtout au pl. dans ce sens); et par suite "agitation, tempête". Cf. gr. ku~ma. M.L.3385. Dérivés: fluctuo:, -a:s et fluctuor (T.L., Sén., Plin.): être agité par les flots, s'enfler, se soulever (= kumaíno:), flotter; fluctula:re M.L.3384;
fluctua:tio: (l. impér., rare);
fluctua:tim (arch.),
fluctuo:sus - kumatías, kumatóeis.
Nombreux composés poétiques:
flucti-cola, -color, -fragus (= kumatoagé:s, kumatoplé:ks), -gena, -ger, -sonus, -uagus, etc.
fluxus, -a,-um: qui coule, d'où "flottant, fluide, lâche, mou" (sens physique et moral), d'où
fluxo:, -a:s (Inscr. chrét.);
fluxus,-u:s m.: écoulement, flux. Non attesté avant Pline, M.L.3394;
fluxio: f. (b. lat.);
fluxu:ra (Colum.): liquor musti:, jus de raisin, moût;
fluxilis, -ibilis (b.lat.),
fluxua:tio: (ital.),
fluxuo:sus (Gloss.),
*fluxina, *fluxina:re M.L.3392-3.
Pour la formation, cf. le type, sans doute anciennement désidératif, de luxus, noxa, etc.
Composé de fluo:: affluo:: couler vers, affluer (sens propre et fi~ guré, cf. Cic.Diu. 1,61 siue deest naturae quippiam, siue abundat atque affluit), d'où être abondamment pourvu de", affluentia.
a:fluo:?: verbe qui semble avoir été inventé pour traduire le gr. `aporréo:, sur le modèle dé abundo:. Le plus souvent confondu avec affluo:; cf..Thes. s.u., Havet, Man. de crit. verb., §§155 et 938.
confluo:: se réunir en coulant, confluer (sens pr. et fig.) dont le
pop. Confluente:s et son dérivé Confluentia ont joué un grand rôle dans la toponymie, cf. Pauly-Wissowa, Realencycl. IV 871 et suiv. et fr. Conflens, Conflans, Confolens, Conffoulens, all. Coblentz, M.L. 1136a; confluus; confluuium, Varr., cf. conpluuium;
confluxio:, -xus (b. lat.);
confluge:s,-um (scil. aquae) arch.: confluent de plusieurs cours
d'eau;
de:fluo:: couler de haut en bas; dériver de(sens pr. et fig.);
et aussi "se perdre en coulant, s'écouler entièrement, s'évanouir".
Tardifs:
de:fluus, de:fluuium (Plin.),
de:fluxus, -xio:;
diffluo:: s'écouler de toutes parts (pr. et fig.);
effluo:; influo:: couler dans ou sur; se glisser, s'insinuer dans;
influus, -xus, -xio:, tardifs;
interfluo:;
praefluo: (époq. imp.) = prorréo:;
praeterfluo: (Caton);
pro:fluo:: couler en avant, prendre sa source dans;
pro:fluuium, etc.;
refluo:;
subter-, super-fluo:;
tra:nsfluo:.
Ce groupe de mots remplace le groupe indo-européen de
skr. srávati "il coule",
gr. rhéo:, etc.,
qui n'est pas représenté en latin, alors que le celtique en a plusieurs formes nominales; ainsi irl. srúaim "cours d'eau en face de lat. flu:men. L'élimination de *sreu- a pu être favorisée en latin par l'homonymie qui se serait produite avec le groupe de fruor. - Avec fruor, le groupe de fluo: a en commun d'avoir des formes avec et sans gutturale:
fluo:, fluuius, -fluus et fluxi:,
confluge:s, fluctus.
Le cas est d'autant plus embarrassant que, après u, le gW semble s'être réduit à g dès 1'indo-européen.
- Peut-être y a-t-il eu contamination du groupe indo-européen de sreu- "couler" qui aboutissait en latin à frou- et d'un groupe *bhleu- qui indique l'émission d'un liquide. Le groupe slave de v.sl. bljujo, "je crache" (s. blj`ùje:m "je vomis") semble indiquer un ancien bhle:u-. Le grec a phlúo: "je sourds, je coule en abondance", `apophlúesthai: `apereúgesthai Hés., à quoi se rattachent des noms d'êtres divins indiquant ce qui sort en abondance: Phloi~os, Phloiá: surnoms de Dionysos et de Korè, en tant que dieux de la végétation, et Phleús (éphés. Phleo:s), autre épithète de Dionysos. Ce serait le substantif actif flouius/fluuius qui aurait entraîné le groupe.
- A côté de Phlúo:, le grec a aussi des formes élargies par -g-: phlúzo: "je sourds", o`inóphluks (-phlúgos) "ivre de vin" qui rappellent lat. flug-. Originairement, ce groupe diffère essentiellement de celui de *sreu-. Le groupe de *sreu- se rattache à une racine simple signifiant "aller, glisser". Le groupe de *bhleu- se rattache à une racine simple signifiant "se gonfler". Le présent phlúo: signifie "je déborde", phlúktaina "ampoule", pomphóluks "bulle d'eau", et phloi~o: "je suis gonflé, je suis en fleur". Ce serait de la notion de "se gonfler, sortir en coulant" que serait venu le sens do fluo:, sous l'influence de *sreu- que remplaçait ce groupe en latin. On ne peut qu'entrevoir ici une histoire compliquée.'
...
'pluo:, -is, plui: (ancien plu:(u)i:, cf. Varr., L.L. 9, 104), pluere: pleuvoir. Une graphie plouo: est conservée dans la glose de Fest. 298,4: pateram perplouere in sacris cum dicitur, significat pertusam esse; (cf. fluo:). La langue vulgaire disait aussi plouo: (comme pouero "puero:"), attesté dans Pétr., Sat.44,18 et c'est à cette forme que remontent les dérivés romans, cf.M.L.6610 pluere et plovere; mais il est peu probable que cette forme vulgaire continue une forme ancienne. La brève de pluo: ne doit pas provenir des composés; ceux-ci sont trop peu usités, par rapport au simple, pour avoir exercé cette influence; et le parfait ancien plu:it ne se conçoit pas en partant d'un présent plouit. La forme plouo: représente plu-uo:, avec o notant u devant un u consonne, cf. flouius. Pluere est un ancien verbe personnel:
caelum pluit, encore dans Mart. Cap .6, 642; cf.
gr. Ze`us húei; Iuppiter pluuius, Tib.1,7,26.
- Attesté de tout temps. Panroman. Dérivés et composés:
pluor, -o:ris m. (Laber.59 ap.Non.220,34);
pluuius: de pluie, 6622b;
subst. pluuia f. "pluie", qui se substitue à imber dans la langue populaire (67 ex. de pluuia contre 33 de imber dans la Vulg. ), M.L. 6630 pluuia et *plovia, *ploia;
pluuia:lis, M.L.663X;
pluuia:-ticus, -tilis;
pluuio:sus, 6633a;
plu:tor,-o:ris m."qui envoie la pluie" (St-Aug.); cf. aussi M.L.6622
*pluvia:rius: plouvier, pluvier;
compluo:,-is: arroser de pluie (surtout dans la l. de l'Égl.);
impluo:,-is.
De là:
compluuium; impluuium: "impluuium, quo aqua influit collecta de tecto. Conpluuium quod de diuersis tectis aqua pluuialis confluit in eundem locum, P.F.96,10;
compluuia:tus "en forme de compluvium (c.-à-d. carré)".; t. technique de la l. rustique; cf. Varr. , R.R. 1,8,2;
-ae uites Plin.17,164;
impluuia:tus: en forme d'impluvium; -a uestis (Plaute);
perpluo:, -is: laisser couler; pleuvoir à travers; laisser passer la pluie (ou l'eau);
repluo:.
Les noms de la "pluie" ont en général une faible extension. Le plus sûrement indo-européen est
irl. frass,
gr. Fersa: (ion.-att. hérse:, Hom. `eérse:, etc.),
skr. vars.ám (et várs.ati "il pleut").
Gr. húei "il pleut" n'a. un correspondant qu'en tokharien. Le nom germanique (got. rign, etc.) est isolé. - De pluit, dont le sens est spécial, on ne pont rapprocher que des mots signifiant de manière générale "verser, faire couler" (sens qu'atteste en latin le composé archaïque conservé par Festus dans la glose pateram perplouere citée plus haut),
lit. pilù, pìlti "verser",
arm. hel/um "je verse" (aor. hel/i) et
ol/ol/em "j'inonde",
voir ci-dessus sous palu:s, d'où, avec élargissement -u- (même sens qu'en latin),
skr. plavayati "il déborde",
gr. pluno: "je lave" et, avec un autre élargissement,
v.h.a. fliozan "couler", etc.
Sur tout le groupe, v. Meillet, MSL 19,178.'
Wortschatz der germ. Spracheinheit:
'(flu) schwimmen, waschen. spülen. Germanisch in flûþô, flauma, flauja, flavjan, flôvên. Weiterbildungen flug, flut. Ig. Wz. plo:u : plu sich schnell bewegen, schwimmen, fluten, spülen. Vgl.
lit. pláuju pláuti spülen;
asl. plova, pluti fließen, schwimmen, schiffen,
plaviti fließen lassen.
gr. pléo: schiffe, schwimme, pló:o: schiffe, plúno: wasche.
- lat. perplovere durchträufeln, pluere regnen, plôrare weinen.
- ir. ló Wasser (aus *plo:vo-),
cymr. gw-law Regen,
ir. lúath schnell (= plouto-).
- skr. plávate schifft, schwimmt, fließt, eilt, právate eilt. (253:6)
flûþô f. blinde (»überspülte«) Schere.
an. flûð f. blinde Schere. Part. praet. der ig. Wz. plu.
Vgl. Skr. plutá schwimmend, überschwemmt.
lett. pluts m. Floß. (253:7; technology)
flauma m. Strömung, Flut.
an. flaumr m. Strömung, Flut.
Dasselbe Wort ist
ahd. floum m. (worolt-floum colluvies mundi),
nhd. mundartl. flaum Schmutz, colluvies, adj. schmutzig,
flöm, fläm Häutchen auf Milch u.s.w., Sahne, Flaum, rohes Nierenfett (der Gänse und Schweine). Vgl.
gr. plúma Spülwasser, und weiterhin vielleicht
lit. plutà Kruste und
ir. lúan Kot (aus plouno-), lóon Talg, Speck. (253:8)
flauja n. Schiff. an. fley n. Schiff. Vgl. gr. ploi~on dass.
asl. plavI (aus plo:vi-) dass. (253:9; boating)
flavjan spülen.
ahd. flawen, flewen, mhd. vlæen, vlöuwen spülen, waschen. Vgl.
lit. pláuju spüle;
serb. ploviti schwemmen, schwimmen.
asl. pluja, schwimme.
- lat. perplovere durchträufeln. (253:10, 254:1) ...' etc.
So I propose:
- the original name of Rijeka/Fiume was Flum-, meaning river; since the fl- of Latin flumen is out of place, it should have been pl-, one might suspect the fl- to have to do with something in the north of the Italian peninsula.
- I propose the following:
In some unknown substrate: *Lun,- (/L/ is unvoiced /l/) "blood", loaned into IE as
*xrun,- "blood", 'hardened' as *krun,- "blood, gore",
*srun,- "flow",
*flun,- "flow", 'hardened' as *plun,- "flow",
*frun,- "coagulate, freeze",
and, yes, I noted the similarity to the root I proposed earlier,
*Lun,- "people".
I suspect PIE spirantized stops before other consonants like Iranian, at least before other stops, and most branches de-spirantized them later as a consequence of paradigm regularization, which spread to non-paradigmatic contexts; in the above called 'hardening'.
Torsten