> > Pokorny
> > pei(&)-, pi(:)- ,fett sein, strotzen';
> > pei-tu-, poi-tu-, pi(:)-tu- ,Fett, Saft, Trank',
> > pi-k- ,Pech', pi:-mo- ,fett',
> > pi:-w-er-/-en- ,Fett, fett',
> > poi-wa: (,fette) Wiese';
> > poi-men- ,Muttermilch' ,
> > pi-pi-us-i: ,Milch habend'.
>
> > ***R Given that this word looks a lot like the IE word for
> > "drink"; is it possible that the IE word for "drink" originally
> > referred to imbibing frothy and fatty beverages such as milk and
> > beer, as opposed to water?
>
> Actually the way I think they are connected is by the 'fat' land on
> both sides of the river. But you may be right.
cf.
Ernout-Meillet:
opi:mus, -a, -um: gras (souvent joint à adipa:lis, altilis, pinguis);
par suite "fertile, riche":
hostiae opimae, praecipue pingues; et opima, magnifica et ampla, F.202,22.
Ancien (cf. Lex Numae 4, ap. Fest. 204, 13), usuel, classique.
Spécialisé dans le groupe spolia opima, qui désignait les
dépouilles enlevées par un général romain à un général ennemi qu'il
avait mis à mort; cf. Fest. 1.1.
Dérivés:
opi:mita:s (rare) ;
opi:mo:,-a:s (époq., imp.); et
Opi:mius, nom d'une gens à Rome.
Sans rapport avec Ops, malgré Festus.
Pas d'étymologie claire.
*ops, opis f. (le nom. sg. du mot en tant que nom commun n'est pas attesté; en tant que nom propre, il existe un nom. Opis, Pl.Ba.893 Minerua, Lato, Spes, Opis (opes B obs c) Virtus, Venus; et P.F.203,19 Opis dicta est coniunx Saturni; mais Opis est une formation secondaire comme bouis, Iouis, canis, etc.;
l'abl.sg. est toujours ope dans les textes (opid de l'inscription falisque de Sardaigne, CIL I2 364, est analogique comme bouid, coventionid, cf. Ernout, Textes arch., n°62), Ope; on ne peut tenir compte de
opi que Varron emploie à l'appui d'une fausse étymologie: oppidum ob opi dictum, L.L.5,141, ni de
inopi:, usité par les poètes dactyliques pour éviter le tribraque inope, et qui n'est pas plus probant que memori:, etc.;
le gén.pl. est toujours opum).
Le sens est
1° : abondance; d'où "ressources, richesses, force", cf. Cic. Att.
14,14,5 omni ope atque opera enitar; souvent au pl. collectif dans ce
sens:
ope:s, cf. di:uitiae, co:piae;
2°: aide, assistance (o. ferre, petere, etc.). Personnifié et divinisé dans la déesse Ops Consi:ua, Opis, femme de Saturne, déesse de l'Abondance (sur ope toitesiai de l'inscr. de Duenos, v. Goldmann, Duenosinschr. 109 et suiv.), cf. P.F.203,18: Opis dicta est coniunx Saturni, per quam uoluerunt terram significare, quia omnes opes humano generi terra tribuit...; de là: Opalia dicebantur dies festi quibus Opi supplicabatur, P.P.201,3. Cette personnification montre que ops appartenait d'abord au parler rustique (sabin).
La langue a évité le monosyllabe du nominatif; il en est de même pour le composé co:ps, cf. plus bas. Les autres cas de ops se rencontrent plutôt à l'époque républicaine; sous l'Empire, ils sont surtout du vocabulaire poétique, et l'emploi s'en raréfie à mesure que l'on avance.
Non roman.
Dérivés et composés:
opulentus (et plus rarement opule:ns, refait sur le superlatif opulentissimus, d'après beneuolentissinus / beneuole:ns, beneuolus; cf. pour le suffixe luculentus, fraudulentus, etc.): riche en, abondant en (avec l'abl.); ou, absolument, "riche, abondant";
opulentia (ni dans Cic., ni dans Cés.) et pl. opulentiae = di:uitiae;
opulentita:s (Pl., Caec);
opulento: (rare, époq. impér.); cf. aussi
opule:sco: (-li:sco: dans Furius Antias ap.Non.148,15);
opifer: qui porte secours; sur opisphora, funes quae cornibus
antemnae dextra sinistraque tenduntur retrouerso, Isid. Or.19,4, 6,
v. Sofer, p. 30 et 170, et Rich, s.u. opiferae.
Opigena, épithète de Junon, fille d'Ops, interprétée par la croyance
populaire en "quae opem gignit"; cf. P.F.221,6, Opigenam Iunonem
matronae colebant, quod ferre eam opem in partu laborantibus
credebant;
opiparus (arch.): abondant en ressources, richement préparé,
abondant;
opipare: (joint à opi:me: dans Pl.Ba.373);
opitulus, -i: m.: Iuppiter et Opitulator dictus est, quasi opis lator, P.F.201,20. De là:
opitulor, -a:ris (opitulo: Liv. Andr.): "porter secours", rare et arch.; Cic. l'emploie encore, mais sous l'Empire, ne semble plus attesté après Pline;
opitula:tio: (Arn.Dig.Vulg.),
opitula:tus (Fulg.);
co:ps, co:pis (attesté seulement à l'acc, et à 1'abl. sg. co:pem et co:pi:): abondamment fourni de, riche. Rare et archaïque, détrôné par le dérivé de co:pia, co:pio:sus. De là:
co:pia: abondance, ressource, secours. Passé en irl. cób, coip.
Personnifié et divinisé: co:pia qui remplace Ops, cf. Cornu: Co:piae; au pl. co:piae spécialisé dans la l. militaire au sens de "ressources en hommes, forces, troupes";
co:pio:sus, co:pio:se:, co:piolae, co:pior, -a:ris, co:pia:rius, co:pio:sita:s,
tous rares et tardifs;
inops, adj.: dépourvu de, sans ressource;
inopia: manque, i. argenti:: dénûment, disette;
inopio:sus (Pl. d'après co:pio:sus).
Enfin à ops il faut rattacher la glose
opio: euporõ: CGL II 319,5; et l'adjectif:
optumus, optimus (formes isolées opituma CIL VI 1958 [l2 1206]
opitumae VI 17115, d'après Opis): très bon, le meilleur, excellent. Sert de superlatif à bonus.
Adv.: optume:, optime: "très bien, fort bien".
Usité de tout temps; non roman.
Dérivés: optuma:s (optima:s) adj.: qui appartient aux optimi:; usité surtout au m.pl. substantivé,
optuma:te:s, -ium qui correspond au gr. hoi áristoi "le parti aristocratique", "les riches";
optimita:s (Mart. Cap.).
Survivance d'un nom d'action radical dont d'autres représentants indirects sont signalés sous opus, qui appartient à la même racine . Cette racine, qui a été beaucoup employée dans la langue religieuse, désignait l'activité productive. Avec le suffixe complexe -n-es-
qui sert pour indiquer les biens, les profits, le sanskrit a
ápnah. "produits, biens, propriété". On rapproche aussi
lit. ãpstas "abondance, provision",
apstùs "riche";
mais, si le rapprochement est juste, il vaudrait mieux partir du
type de opus.
Le superlatif optumus rappelle, pour le sens, des formations telles
que bhágava:n (littéralement "pourvu de richesse") et magháva:n en sanskrit. L'Avesta a, avec une valeur religieuse assez souvent,
s&vis´to: "le plus utile, le meilleur", en face de
savo: "profit" et de
su:ro: "fort".
L'idée de "le meilleur" a, dans plusieurs langues, une expression indépendante de celle de "bon", ainsi en grec, en slave, en germanique, en celtique.'
pinguis, -e: gras (sens propre et figuré), et "qui rend gras", cf. Ov., Rem.Am.206 et pingui membra quiete leuat; par suite "fertile, fertilisant", "riche" (cf. laetus); ou encore "lent, lourd, stupide": pinguis Minerua = crassa Minerua. -
Ancien (Enn., Pl. ), usuel; main concurrencé par crassus que soutenait grossus, pinguis n'a subsisté que dans quelques dialectes italiens, M.L. 6513.
Dérivés et composés:
pingue:do:,
pinguitu:do:;
pinguitia, -tie:s (Arn., Apul.);
pingua:men (Cypr., Gloss., d'après laeta:men);
pingue:sco:, et compingue:sco: (Tert.);
pingue:facio:;
pinguia:rius (Mart.),
pinguiculus (Front.);
impinguo:, -a:s (tardif, rare), d'où
impinguis.
Tardifs:
pingueo:, -e:s;
pinguia:rius;
pinguo:sus;
pinguifico:.
Le p- initial exclut le rapprochement avec
skr. bahúh. "abondant, nombreux" (bám.hi:ya:n),
gr. pakhús "épais, gros, fort, riche",
lett. bièzs "gros, serré", etc.;
du reste aucun des mots du groupe ne signifie "gras". D'autre part, on n'arrive à rapprocher le groupe de
gr. pó:n "gras",
skr. pí:va:, que par des hypothèses forcées. L'adjectif pinguis doit reposer sur un ancien
*pn.gu- dont aucun autre représentant n'est connu, sans doute parce qu'il s'agit d'un mot populaire, comme le sont beaucoup d'adjectifs.'
I'd make that *(a)pin,W- instead.
Torsten