> 10. Tib. b-cu (? PTB *g-kiap) :: Lezgi c.u-, Lak ac., Avar
anc.,
> Chech. itt, Khinalug jä3iz
> Le -u en tibetain
est forme par analogie sur 9. L'ancienne finale etait -ip comme en
chinois shi2 < dzyip < *gip.
Starostin:
Nax: itt,
it.t.
Khin: jä3iz
Lak: ac.
Dargva: wec.-
Cez: oc.i-, unc.i-,
etc.
Lezg.: c.u-, jic.u-, wic. etc.
AA: anc.-, hoc.o-, ac.a-,
etc.
The correspondences are: Nakh t.t. / Khin z / rest c.
Within East
Caucasian, this suggests a prototype *-t.yu (can Tibetan b-cu
also be
from *b-t.yu, like gcig < *g-tik?)
En fait gcig doit venir de *gtyig en proto-tibetain. Je suis a peu
pres sur de l'histoire que bcu est construit analogiquement. Si la forme
originelle etait **btyib, ce pourrait etre un emprunt au chinois. Ceci dit,
personne n'a dit le dernier mot sur les numeraux du TB, et surtout pas
Matisoff dans son dernier ouvrage consacre a ce probleme.
Je pense que l'hypothese qu'ils aient ete emprunte au chinois ne sera
resolue que lorsqu'on connaitra les correspondance de toutes ces langues
entres elles (pour le moment, on connait seulement le Lolo-birman et le
Karen). A moins que tsyik < *tyk ne soit le numeral du proto-chinois devenu
un adjectif / adverbe 'unique, particulier'.
Voici quelques systemes de numeraux ST :
Birman
Katchine Limbou Qiang
rGyal-rong
1 tac
la/ ngai^:mi thik
a : tçi
k@-tek
2
hnac la/
hkong^ nEt
Gn@
k@-nes
3
suMh ma\ sum
sum
khsi k@-sam
4
leh ma\
li lii
gZ@
k@-wdi
5 ngah
ma\ nga ngaa
Rua
k@-mNo
6 krok
hkruq/ tuk
XtS@ k@-tSok
7 khu hnac sa\
nit\ nuu
st@
k@-$n@...
8
rhac ma\
tsat/ yEt
khar w@-rjat
9
kuih ja\ hku\
phang rgu@ k@-ngu
10 chay
shi
thibong h@...
$t$e
Ca ce sont des langues du Tibet en voie d'extinction
(le Deng indique ici a 700 locuteurs) :
Monba de
Metog Deng
Lhoba
1
thor
khWn55 a ken
2 nyik
tsing ka31 n55 a
nyi
3 sam
ka31 sWng35 a
hum
4
phi ka31
prai55 a pii
5
nga ma31
nga35 o ngo
6 khung
ta31 xro53 a
kW
7
zum weng53 kW
nW
8 jen
liWm35 piinyi
9
gu ka31
nyWng55 ko nong
10 se xa55
lWng55 W jWng
Personnellement, je ne me sens pas capable de proposer
une reconstruction proto-ST ou meme a un niveau inferieur tant que les
correspondances ne serons pas claires (j'essaye bien de travailler la-dessus,
mais ce n'est pas facile). Il y a certains numeraux qu'on retrouve presque
partout (3, 4, 5, 6) mais le reste est tres variable.
NB: ac se prononcait *it, ui etait probablement une
voyelle centrale et ay se prononcait E ferme. C'est simplement la
translitteration. Les tons du katchine sont / haut \bas ^tombant et moyen,
sans accent. q note un coup de glotte.
Pour le Qiang / rGyalrong, ç = fricative
alveolo-palatale $ fricative palato-alveolaire S,Z = fricative retroflexe, G,X
= fricative velaire. R = approximante uvulaire, -r final : 'bunched' r. N =
nasale velaire <> ng prenasalisee !!
Le Katchine et le Qiang ont deux numeraux pour
un.
Si vous voulez speculer faites le avec bcp de donnees.
Je veux bien en rajoyuter si vous n'etes pas assez bien servi. Sur le site de
Starostin on peut trouver pas mal de chose, mais sa translitteration ASCII est
parfois difficile a dechiffrer meme qd on connait la langue en question. En
tout cas, comparer le Daghestanien avec le Tibetain seulement ne suffira pas.
Je suis un peu intimide par le Daghestanien, je dois bien l'avouer. Je n'ai
pas envie de dire que c'est impossible sans avoir etudier les donnees, mais
j'ai du mal a trouver tes comparaisons convainquantes; Si des numeraux ont ete
empruntes, pourquoi n'auraient-ils pas emprunte d'autres termes techniques
plus immediats, comme 'herminette (english : adze)', 'millet', 'cochon',
etc... Il faudrait que je jette un coup d'oeuil aux etymologies
sino-cayucasiennes de Starostin.
Il faut avouer que l'apparition de Setaria Italica en
Europe un peu avant l'epoque Kurgan est peut etre liee a une importation
de cette cereale de la Chine, ou elle est cultivee depuis le 7e millenaire
AvJC au moins et tres probablement plus anciennement (les grains de millets se
conservent plus difficilement que le riz). On a retrouve des 'grinding slabs'
(comment dit-on ca en francais ?) pre-neolithique dans le bassin du Huanghe
qui datent de plus de 10000 AvJC.
> Miguel
:
> From a historical point of view, the only explanation would
be
> contacts in Central Asia. Presumably, the NW and NE
Caucasians once
> occupied the western steppe (7th/6th mill.
Seroglazovo culture?), and
> Yenisseians and Sino-Tibetans parts
of the eastern steppe (the latter
> advancing into Tibet and
Gansu), before the arrival of Indo-Europeans
> from the west
(relegating NWC and NEC to the typical "residual zone"
> of the
Caucasus) and (later) Altaic peoples from the east.
>
>
GJ:
> Glen trouve ca trop recent, moi je trouve ca un peut trop
ancien a mon gout. Le neolithique ne commence a se repandre vraiment qu'au 7/6
millenaire AvJC en Chine. Je ne crois pas que le neolithique allait jusqu'au
Turkestan a une date aussi reculee.
The (sub-)Neolithic Seroglazovo
culture (see Mallory p. 192) would
form the perfect bridge between Near
East, Central Asia and China,
both for the expansion of Neolithic
techniques and for the exchange of
Caucasian/Tibetan numerals.
C'est un peu loin du Turkestan, cette culture. Mallory semble
indiquer que cette culture se trouve du cote de la Caspienne. Ca fait qd mm
une sacree trotte !