Res: [tied] Re: Latin Honor < ?

From: Torsten
Message: 65952
Date: 2010-03-11

> Assunto: [tied] Re: Latin Honor < ?
>
>
> --- In cybalist@... s.com, "Joao S. Lopes" <josimo70@ .> wrote:
>
> > What's the origin of Latin hono:r "honour" ?
>
> > < *g^Ho-h2nor- ? (g^Ho- "this" + h2ner- "male,man, warrior"
> > < *H2onor- ? (through some deviant development)
>
> Can't be: OLat <honos> ~ <honoris> is from <honos> ~ *<honosis>
> via rhotacism.
>
> Brian

--- In cybalist@yahoogroups.com, Rick McCallister <gabaroo6958@...> wrote:
> From: Joao S. Lopes <josimo70@...>
>
> > I know, but... how if honos, honoris came from *honor, honoris,
> > through analogy to s-stems? I know it's a bit unlikely.
>
> You still have to deal with honest-; the vowel change indicates
> time depth honos vs hones
>
> > Forgetting *ner-, honos- would point to gHon-o(:)s ? If we look
> > for another s-stems to find parallel formations, amo:r (*amo:s) ~
> > ama:re ~ ami:cus, we would have hono:s ~ *hona:re ~ honi:cus. IE
> > *gHen-?
>
> > Keeping the idea of prefix *ho-, we'd try *g^Ho-no:s, maybe <
> > *g^Ho-hon-o: s, g^Ho-won-o:s. .. ? Or a variation of onus
> > (honos-) "burden", with an aberrant h- for IE h-?

Ernout-Meillet:
'hono:s (puis honor; hono:s est usité jusqu'à l'époque impériale, où honor prend le dessus; du temps de Quintilien, hono:s était vieilli, cf. Inst.Or., 1,4,13), -o:ris m.:
honneur décerné à quelqu'un, dieu, homme, mort (le sentiment de l'honneur se disant plutôt honestum,
cf. Cic., Brut. 81,281, cum honos sit praemium uirtutis iudicio studioque ciuium de latum ad aliquem, qui eum sententiis, qui suffragis adeptus est, is mihi et honestus et honoratus videtur), charge honorifique, cf. au pl. hono:re:s "les honneurs" (= timaí), cursus hono:rum. En poésie, par métonymie, "qualité qui vaut de l'honneur à quelqu'un", d'où spécialement "beauté" (peut-être par influence de decor, -o:ris), cf. honesta:mentum.
- Ancien, usuel, classique.
Panroman (sauf roumain), M.L.4171 et 4173 honora:re.
Celt.: irl. onoir.

Hono:s a fourni des dérivés en honest- et en hono:r-; les premiers semblent supposer une flexion
*honos (*henos?), -eris
d'un subst. neutre, qui aurait existé â côté de hono:s comme decus à coté de decor, cf. fu:nus/fu:nestus; les seconds se dénoncent comme récents.

1° honestus: honoré, et "honorable, honnête; beau (cf. deco:rus)";
t. de la l. philosophique honestum n.:
aut ipsa uirtus est, aut res gesta uirtute Cic., Fin. 5,23,66;
honestum id intellegimus quod tale est ut, detracta omni utilitate, sine ullis praemiis fructibusue per se ipsum possit iure laudari, id., ibid., 2, 14,45.
De là:
honestus (de *honesti-ta:t-s avec haplologie?
cf. tempus, tempesta:s),
honestitu:do: (arch., d'après pulchritu:do:);
honesto:,-a:s;
honesta:mentum "ornement, parure", d'après orna:mentum;
cohonesto: (class.),
de:honesto:, M.L.2524,
de:honestus,
de:honesta:mentun,
de:honesta:tio: (époq. imp.);
inhonestus, (anc. class.): sans honneur, c.-à-d. "déshonoré" et "déshonorant, déshonnête";
i:nhonesta:s, inhonesta:tio: (l. de l'Égl.),
inhonesto:, -a:s (Ov. = atimázo:),
inhonesta:mentum (arch.).

2° hono:ro:,-a:s (hono:ror, tardif d'après ueneror?): honorer; et "embellir",
hono:ra:tus, honoré, et honorable;
hono:rus, seulement attesté à l'époque impériale comme
inhono:rus, et peut-être formé d'après deco:rus (indeco:rus);
hono:ra:bilis, -bilita:s, -ter (Apul.);
de:hono:ro: (b. lat.);
hono:ra:rius: donné à titre d'honneur;
hono:ra:rium (do:num): honoraire(s), à l'époque impériale, cf. Dig., 50,13,1, in honorariis aduocatorum, etc.; dans la l. du droit,
hono:ra:rium iu:s: dicitur quod ab honore praetoris uenerat;
hono:rificus et ses dérivés;
hono:ripeta (Gloss.),
hono:riger (Tert.);
exhono:ro: "déshonorer" (Aug.Vulg.);
inhono:rus (-ris) lat. impér., sans doute d'après átimos;
inhono:ra:tus (Cic.) de là inhono:ro: dans Tert. (= atimázo:);
inhonor (cf. de:decor);
inhono:ra:bilis,
inhono:ratio: (l. de l'Égl.),
inhono:rificus (Sén.).

Pas d'étymologie. Le vocalisme radical o d'un thème en -es- est surprenant (cf. toutefois colo:s (- lor), onus). D'après Debrunner, IF 51, p.195, hono:s serait une formation de collectif sur un neutre *henos de la racine i.-e. qui signifie "gonfler". Sur le sens, voir F. Klose, Die Bedeutung von honos u. honestus, Breslau, Eschenhagen, 1933.
...

onus, -eris n.: charge, fardeau (s'emploie au propre et au figuré).
Ancien, usuel, classique.
Conservé en logoudorien? Cf. M.L. 6066.
Dérivés et composés:
onustus: chargé, d'où en b.latin,
onusto:, -a:s;
onero:, -a:s;
onera:rius: -a na:uis;
onero:sus (poét. et postcl.),
onero:sita:s, (Tert.);
de:onero: (rare),
exonero:: décharger.
On trouve aussi les graphies artificielles
honus, honustus, en jeu de mots avec hono:s,
L'o radical ne s'explique pas directement dans un thème en *-es-.
L'a du mot correspondant
skr. ánah. (gén. ánasah.) "voiture de charge"
est ambigu. Le grec a un dérivé d'un nom radical apparenté dans
anía "chagrin",
lesb. onía: et ánios "importun, fâcheux".
Le vocalisme de onus doit venir d'une forme à vocalisme o de ce nom racine (cf. hono:s).'

It seems the Romans themselves occasionally confused them.

I propose the original sense was "insides" -> "freight, cargo" -> "charge, duty".

On the "insides" side, further:
'o:mentum, -i: n.: membrane graisseuse qui enveloppe les intestins; épiploon ou tablier; par suite "membrane".
Le sens étant "ce qui recouvre, enveloppe", comme abdo:men (cf. Celse 4,1; Plin.11,204), sunt menbranae quae exta continent Schol.Pers.2,47, on a pu imaginer que o:mentum remonte à *ouimentum (cf. ind-uo:, ex-uo:), avec réduction dialectale de ou à o:. Terme technique qui n'apparaît pas avant Catulle, suspect d'être emprunté. La forme o:men (Arn.) est refaite d'après mo:men, mo:mentum.
Dérivé:
o:menta:tus (Apic).
...

abdo:men, -inis (abdu:men, Charis., Gloss. ) n.:
ventre, panse; matrice, cf. Plin.11,211 (= gr. ne:dús).
S'emploie au sg. et au pl. Se dit des animaux, surtout du porc, et de l'homme, mais en ce cas, souvent avec un sens péjoratif: gurges atque helluo natus abdomini suo, Cic., Pis.41. Quelquefois employé pour aidoi~a, cf Pl., Mi. 1398, et Don., Eu. 424. Semble appartenir à la langue familière; banni de la poésie, à l'exception des comiques et des satiriques (Lucilius, Juvénal). Figure dans la langue médicale (Celse, 4,1,p.122). Non roman.

Discussion des étymologies proposées chez Brugmann, IF, 11,371 et suiv., et chez Walde, s.u. Le vocalisme o: de -do:- n'exclut pas un rapprochement avec la racine dhe:-, soit que le mot ait appartenu dès le début à la racine, soit qu'il en ait été rapproché par étymologie populaire; car le vocalisme o caractérisait en indo-européen les seconds termes des composés, ainsi qu'on le voit en latin même pour terra: extorris; v. sacerdo:s.
Un lien avec abdo: devait être senti, mais ne se manifeste pas dans les textes.
- En général, les noms du "ventre" sont d'origine obscure quand ils ne sont pas tirés de la notion de "intérieur".'

(proposal *apud-oN-men -> abdo:men)

plus omnis "all"?

and the whole thread starting in
http://tech.groups.yahoo.com/group/cybalist/message/63776

Amazing what you can do with one single root *aN-


Torsten