Re: Puhvel's derivation & comparison

From: tgpedersen
Message: 61982
Date: 2008-12-08

--- In cybalist@yahoogroups.com, Piotr Gasiorowski <gpiotr@...> wrote:
>
> On 2008-12-08 18:23, The Egyptian Chronicles wrote:
>
> > Thanks Piotr. What about with O.H.G. roubon "to rob," roub
> > "spoil, plunder;" (P.Gmc. /*raubojanan),/
>
> And OE re:afian 'plunder, rob' (related to Mod.E bereave) from the
> same source, <re:af> 'spoil, booty', etc.
>
> > any connection?
>
> That seems to be related to Lat. rumpo: 'break'; the root is *reup-
> 'break, rend, force open' (cf. also ON rjúfa, OE re:ofan < *reufa- <
> *réup-e/o-). It's a different root, but there may have been a
> sound-symbolic "cospiracy" involving several phonetically similar
> and semantically convergent roots already in PIE, cf. also
> *(h1)reip- (Gk. ereipo: 'dash down', ON rífa 'destroy', etc.).

Ernout-Meillet:
rapio:, -is, -ui:, -ptum, -ere:
ravir, emporter violemment ou vivement (sens physique et moral),
prendre de force.
Usité de tout temps. M.L.7049. Celt.: britt. reibio.
Dérivés:
raptum: pillage, rapt, rapto: ui:uere;
rapidus: qui emporte ou qui entraîne. Se dit spécialement du courant
des fleuves (cf. rapidita:s qu'on ne trouve que dans cette acception);
de là "impétueux, violent, rapide", M.L.7054 et 7053 *rapidium; à
basse époque a existé un subst. rapida, -ae ou rapida, -o:rum pour
désigner les "rapides" d'un fleuve; v. O.Schultess, Indic. d'antiq.
suisses, N.S. IX (1907), 190 et s.;
rapi:nae, f.pl. (la langue classique ne connaît le mot qu'au pluriel;
le sg. rapi:na n'apparaît qu'à l'époque impériale): rapines;
M.L.7055a, d'où
rapi:na:tio:, -tor, *de:rapi:no:, M.L. 2579;
rapa:x: rapace, ravisseur;
pl. subst. rapa:ce:s c. "les bêtes de proie", M.L.7048;
rapa:cita:s;
rapo:, -o:nis m.: ravisseur (Varr. ap. Non.36,32);
rapter, sphu~ra megále: tou~ khalkéo:s, CGL II 539,20; 551,43; raptim:
violemment, et surtout "rapidement, en hâte";
raptio: (rare; non classique), M.L.7062,
les composés sont plus usités;
raptor (non classique, mais fréquent),
rapto:rius (Cael.Aurel.);
raptus,-u:s, M.L.7063.
Fréquentatif-intensif:
rapto:, -a:s, expression forte et surtout poétique, M.L.7060 et 7061
*raptia:re; raptito: (Gell.9,6 fin).
Composés:
ab- (opposé à e:ripio:, Pl.Cu.597, Pe.705),
ad- (ar-), con- (cor-), de:-, di:-, e:- (M.L.2901),
in- (ir-), pro:-, sur-ripio:
(avec des formes contractes du type surpio:, surpere, surpite,
surpui:, surptus, cf. surgo:) qui ont à leur tour fourni des dérivés,
cf. par ex. arrepti:cius "possédé" qui dans la langue de l'Église
traduit epíleptios; arrepti:uus (Itala); surrepti:cius,-i:uus, etc.

Corripio: outre le sens perfectif de "se saisir brusquement de", a
aussi celui de "ramasser; rassembler" synonyme fort de colligere, cf.
Vg., Ae. 3,176 corripio e stratis corpus (qui exprime le contraire de
effusum corpus, cf. Lucr.3,176 et 113); et, par affaiblissement de
sens, à l'époque impériale, le verbe est arrivé à être employé pour
dire "diminuer, raccourcir", et s'est opposé à pro:du:cere; dans la
langue de la grammaire, il s'est dit de l'abrègement des syllabes, de
même correptio:.
Les autres composés présentent seulement les nuances de sens local ou
les différences d'aspect que fait attendre le préverbe. Le sens de
"prendre" y est resté, tandis qu'il a disparu dans la plupart des
composés de capio: (on dit adimo:, eximo:, su:mo:, etc.): cf. accipio:
et arripio:, de:cipio:, suscipio: et de:ripio:, surripio:. Cf. de même
les composés de di:co: et de loquor; de uideo: et de specio:.
Rapio: est un présent dérivé substitue à un ancien présent
athématique, à en juger par lit. ap-re.´piu "je prends de force"; cf.
aussi alb. rjep "je prends, j'enlève" et peut-être gr. ereptómenos
"broutant", mangeant goulûment".

ra:pum, -i: n. (ra:pa, -ae f.): rave. Ancien (Cat. ), usuel. Panroman,
sauf roumain, M.L.7065; irl. ráibe; germ. rape.
Dérivés:
ra:pulum et ra:pula, M. L.7064:
ra:pi:cius, 7052; ra:pi:na: rave, et "champ de raves", M.L.7055;
ra:pistrum: rave sauvage, M.L.705 (cf. pour le suffixe olea:ster; sur
lapistrus , Isid., Or .17 ,10, 20, v. Sofer, 139);
ra:pa:tum, goggulo:thón CGL III 218,56.
Cf. aussi ra:pum terrae, ra:pum porcinum dans les gloses (= terrae
ma:lum, coloquintida, cyclaminus).

L'absence de prothèse dans gr. rhápus et rháphus "rave", rhápanos,
rhápháne: "radis" et le e^ de v. sl. re^pa "rave" permettent
difficilement de voir ici un ancien mot indo-européen, comme on le
supposerait d'après v.h.a. ruoba "rave" et lit. rópé. La façon dont
ces mots sont apparentés n'est pas déterminée. Cf. na:pus.
...


rumpo:, -is, ru:pi: (sur un futur archaïque rupsit, v.Fest. cité s.
u.. ta:lio:, et de:rumpo:), ruptum, rumpere:
briser avec force, rompre (souvent avec une idée accessoire
d'arrachement, d'éclatement: r. inflatas uesiculas, Cic. Diu.2,14, 33 ;
r. pectora fremitu Lucr.3,297, d'où se: rumpere ou rumpi:).
Usité de tout temps. Le simple n'est attesté qu'au sens transitif;
mais il a dû s'employer au sens absolu, comme les composés e:rumpo:
"s'élancer hors (en brisant les obstacles), faire une sortie, une
trouée"; irrumpo:, pro:rumpo:. Rumpo: s'emploie au sens physique comme
au sens moral: r. menbrum comme r. foedera, fidem, silentium, etc.
Rumpere uiam "forcer le passage, se frayer une route", d'où rupta
[uia] qui est à l'origine du fr. route, M.L. 7453, et irl. rót; cf. le
sens de ruptor, ruptu:ra pris dans les dialectes romans où le mot est
représenté; M.L.7454,7455 et les confusions entre ruptus et ructus.
Rumpo: est panroman, M.L.7443; mais il a subi la concurrence du
prototype de "casser".
Formes sans infixe nasal:
1° ru:pe:s,-is f. (ru:pa dans Apul.): roche; rupes deruptaque saxa,
Lucr.6,539; M.L.7451. De là ru:picapra f. "chèvre de rocher, chamois";
*disru:pa:re, M.L.2687.
rupex,-icis m.: bloc de pierre; d'où "balourd, lourdaud";
rupico:, -o:nis (Apul.);
rupi:na: rocher (Apul.).
Cf. aussi rupitiae conservé dans Fest.320,23: rupitias... XII (8,2)
significat damnum dederit; praerupium (Apul., Tert., Serv.) n.:
escarpement.
rumentum: abruptio. Terme de la l. augurale d'après Fest.332,17.
2° Dérivés en rupt-:
ruptio: (Dig., Mul.Chir.) f. effraction, rupture;
ruptor (époq. imp.), M.L.7454;
ruptu:ra (tardif et rare; Gell., Vég.), M.L.7455, fr. roture;
ruptia:re, M.L.7453.
irruptus (Hor.Od. 1,13, 18) - árrektos.
Composés de rumpo::
abrumpo:: détacher en brisant, déchirer (sens physique et moral);
rompre brusquement (a. sermo:nem), interrompre, abruptus, -a, -um;
abruptio: (Cic.).
corrumpo:: a dû signifier d'abord "faire crever". S'est étendu ensuite
à tout ce qui est susceptible de se gâter ou de se corrompre, sans que
l'idée de "briser, rompre" ait été envisagée, cf. Cés., BG.. 7, 55
relicuum frumentum flumine atque incendio corruperunt, et s'est
employé aussi au sens moral (cf. corruptio:, corruptor, corrupte:la;
incorruptus (class.), et les formes tardives incorruptio:, -te:la,
-tibilis, -ti:uus, -to:rius de la l. de l'Église = áphthoros,
aphthoría); le sens de "mettre en pièces" étant réservé à confringo:.
Les formes romanes supposent un dérivé *corruptia:re, M.L.2261; cf.
2262 *corruptum, d'où irl. corpte.
*de:rumpo: attesté dans le Gloss. de Placide, CGL V 61,23: derupsit:
dispersit, mais qu'il faut sans doute lire di:rumpo:;
de:ruptus: escarpé, à pic; M.L.2587;
di:rumpo:: mettre en pièces; écarteler; déchirer (sens physique et
moral); M.L.2649 a.
e:rumpo:: transitif "faire sortir en éclatant ou en brisant" (rare);
se: e:rumpere "se précipiter hors de"; usité surtout au sens absolu)
dans la 1. militaire "faire une sortie, forcer une ligne"; e:ruptio:;
e:rupto:,-a:s (Tert.);
interrumpo:: couper en brisant: i. pontem, uiam, aciem; et au figuré
i. sermo:nem; inrumpo: (ir-): se précipiter dans, foncer sur, forcer
l'entrée de; praerumpo:: briser, rompre par devant; usité surtout au
pcp. praeruptus, syn. de abruptus, abscissus; pro:rumpo:: transitif et
absolu "[se] pousser avec violence en avant; faire jaillir, jaillir";
subrumpo: (sur-): faire tomber en brisant (Arn.).

Le présent à nasale infixée rumpo: est propre au latin, comme beaucoup
d'autres de ce type. Mais la racine est ancienne; l'alternance p/b,
attestée par la coexistence en germanique de v. angl. réofan "briser,
déchirer" (et got. biraubon "dépouiller, piller") et de got. raupjan
"tíllein", v.h.a. roufen "arracher"; du reste le sanskrit a le présent
dérivé rúpyati "il a des tiraillements (dans le corps)", à cause de l,
le rapprochement avec skr. lumpáti "il brise" est dans des conditions
particulières. Enfin, M. Rozwadowski a signalé pol. rupic^
"tirailler", rypac^ "briser", serbe rùpa "trou".


We've been there before. Try rumpo: and ructus in the archives.


Torsten