Re: The oddness of Gaelic words in p-

From: tgpedersen
Message: 58956
Date: 2008-06-01

> > Derivation of EIr <páb(h)áil> 'pavement' (whence <páil>) and
> > <páb(h)álta> 'paved' from English <pave> isn't quite so
> > clearcut, but it is in fact quite plausible, and if you
> > don't know why, you're not in a position to be skeptical.
>
...
> Try this one in stead:
> http://www.angelfire.com/rant/tgpedersen/KuhnText/07pauw-treten.html

Here's what Ernout-Meillet has to say:
'pauio:, -i:s, -i:tum, -i:re:
battre la terre pour l'aplanir; niveler.
Presque uniquement employé dans l'expression technique 'paui:re
terram'. Mais il est probable que cette spécialisation est secondaire,
comme on le voit par de:puuio:, obpuuio:.
Dérivés et composés:
pauimentum: terre battue; puis "pavé, dallage".
Déjà dans Cat.Agr.8 et 19. Formes romanes en partie savantes.
M. L. 6321 paui:mento:,-a:s; -ta:rius;
paui:cula: hie, demoiselle (avec suffixe de diminutif féminin,
substitué par antiphrase au suffixe d'instrument neutre en -culum);
d'où paui:c(u)lo:, -a:s (Gloss.);
paui:te:nsis (uestis) sorte de feutre (foulé) opposé à leuide:nsis
(Isid.Or. 19, 22, 19) ;
de:puuio: : battre (ex. de Lucil. 'palmisque misellam depuuit me' et
de Naev. Com.R3 134), cf. P. F. 61, 14;
obpuuiat (lire obpuuit?), uerberat a puuiendo, i.e. puniendo, P. F.
207,13. Si puuio: est une forme réelle, et non une faute de copiste
pour pauio:, ou une forme imaginée en vue d'un rapprochement avec
pu:nio:, elle serait refaite d'après les composés de:puuio:,
obpuuio:, comme sculpo:, en face de scalpo:, a été tiré de exsculpo:.
Le rapport, souvent enseigné depuis Festus, avec gr. paó: "je frappe",
se heurte au fait que rien de certain n'indique dans paío:, non plus
que dans ptaío: qu'on n'en peut séparer, la présence d'un F [digamma].
Lith. piáuti "couper", piúklas "scie" a un tout autre sens. En somme
étymologie obscure. V. paueo:. Le vocalisme a est normal dans un mot
de ce genre technique ou familier.'

Note the last sentence.
Wrt. Gr. paio:/ptaío:; the latter is from *pjaio:; note the
'pejorative j' (standard terminology, also in the rest of
Scandinavian, especially with b-/p-/f- and t-) in the Jysk forms
http://tech.groups.yahoo.com/group/cybalist/message/30336 ,
unfortunately there is no Jysk *pjav- to match this gloss, unless one
wants to drag in Da. pladder/pjadder "mud; nonsense", pladre/pjadre
"splash in water/mud" on the grounds that the purpose of *pau- is to
create something firm by stomping on something wet or waterlogged

Further:
'paueo:, -e:s, pa:ui: (rare; Ov.), -e:re: être frappé d'épouvante;
puis par affaiblissement de sens "avoir peur [de]". Emploi absolu et
transitif. Ancien (Enn., Pl.), usuel, mais évité par la prose classique.
pauor, -o:ris m.: épouvante, puis "peur". Panroman (sauf roumain).
M.L. 6314, et pauo:rea 6315; Pauentia, -ae f. : déesse de la Peur;
pauidus, actif et passif: "épouvanté" et "qui épouvante" et son
contraire impauidus (poét. = aphobos);
paue:sco:,-is; pauibundus, tardif, cf. tremibundus, Paueo: a dû
désigner d'abord un état de prostration, d'abattement, causé par un
choc violent qui n'est pas nécessairement la peur, cf. T.L.7,34,7,
admiratione pauentibus cunctis; Ov. F. 3,362, speque netuque pauent.
Pauor est différencié de metus auquel il est joint dans Lucr.3,141 hic
exsultat enim pauor ac metus. Le genre animé du même nom (cf. sopor)
indique qu'il a dû désigner à l'origine une force agissante, non un
état: Pauor est divinisé, et a ses prêtres: Pauo:rii,
pauidus metus Ov. F. 1, 16, veut dire "la crainte qui paralyse"; cf.
Vg., G.3,106; Ae.5,138. Pauor s'est ensuite appliqué à l'esprit, cf.
Cic, Tu. 4,8,19; pauorem, metum mentem loco mouentem; ex quo illud
Enni: "Tum pauor sapientiam omnem ni exanimato expectorat". Toutefois
le mot au sens de "peur" semble évité par Cic. et Ces., peut-être en
raison de son caractère trop expressif; Cicéron emploie paueo:
seulement dans les œuvres poétiques, pauor dans les oeuvres
philosophiques. A l'époque impériale, le sens s'en est affaibli, et le
mot est devenu synonyme de timor: Pline, 25,17 dit pauor aquae; Celse
5,27,2, aquae timor tous deux pour traduire hudrophobía.
Comme tous les mots expressifs, paueo:, paue:sco: ont tendu à être
renforcés: de là pauito:, -a:s (poét. ), compaue:sco:, expaueo:,
expaue:sco:, expauidus, expaue:facio:, perpaue:facio: (à côté de
paue:factus). Les l.
romanes ont maintenu et développé ces formes, cf. M.L.3037 expauidus
(fr. épave), 3038 *expauita:re, 3035 *expauenta:re (-paenta:re,
-pamenta:re).
Paueo: est sans doute un verbe marquant l'étatj à suffixe e:,
correspondant au verbe marquant l'action pauio:. Même opposition que
dans lubet en face de skr. lúbhyati "il désire". Le sens premier
serait "je suis frappé", appliqué spécialement aux chocs de l'esprit.
Cf. Isid.Or.10,230: pauidus est quem uexat trepidatio mentis, habet
cordis pulsationem, cordis motum. Nam pauere (l. paui:re) ferire est,
unde et pauimentum. - V. pauio:.'


Torsten